Radio Campus Bruxelles
Radio Campus est la radio de la communauté de l’ULB à Bruxelles, elle a été créé le 14 mai 1980, alors que les premières radios libres pointaient leur nez.
C’est Patrick Degrez, un étudiant de Sciences politiques qui communique aux autorités de l’ULB son projet : créer une radio sur le campus du Solbosch, un an et demi après Radio Louvain-La-Neuve.
Perchée au 9 -ème étage de l’Institut de Physique (Bâtiment D), la radio émet alors sur 103.3 Mhz, sous une appellation provisoire « la radio qui ne dit pas encore son nom », celle qui deviendra par la suite Radio Campus.
Radio Campus n’est pas tout à fait la première tentative de radio à l’ULB, Une très éphémère radio libre était apparue sur le campus lors des événements de mai 68. Cette station-là avait émis quelques jours sur la fréquence du 3ème programme de la RTBF après la coupure nocturne de l’émetteur.
A l’époque, Radio Campus – qui doit son nom à Christian Dejean, Secrétaire Général de l’Université – émet bien évidemment dans la plus stricte illégalité.
Avec son petit émetteur de 30 watts, elle se faisait entendre jusqu’à Mons. Les ondes étant très peu occupées à l’époque, il n’est pas rare que les premières radios libres belges soient captables très loin de l’endroit d’où part leurs émissions pourvu que leurs antennes soient bien situées, ce qui est le cas pour Radio Campus.
Cette situation prendra très vite fin avec la multiplication anarchique des émetteurs radios et très vite, bon nombre d’entre elles, dont Radio Campus, verront la portée de leurs émissions fortement réduites, certaines ne passeront plus que dans la rue où se trouvent leurs antennes, écrasées par des émetteurs concurrents bien plus puissants ou mieux situés. Si comme beaucoup d’autres, Radio Campus a été victime de cette ‘guerre des ondes’ elle s’est plusieurs fois données les moyens techniques de diffuser ses programmes plus ou moins convenablement sur la capitale.
Dès le début de son existence, Radio Campus marque sa volonté d’intégrer l’ULB dans ses rouages de décision. Ainsi le conseil d’administration – dont les statuts ont évolué avec le temps – a toujours été composé paritairement de cinq représentants des animateurs et de cinq représentants de l’Université. Initialement, y siégeait un représentant de chaque corps de l’Université, aujourd’hui, ils sont tous les cinq désignés par le recteur. Il faut noter que les autorités académiques ne s’immiscent pas dans le contenu des programmes.
Dès le départ, l’idée de radio campus est clair : « être une radio de qualité, vitrine de l’Université, au service de la communauté universitaire, résolument non commerciale et ne cédant ni aux modes passagères ni au militantisme facile, pas plus qu’aux pressions extérieures qu’elles soient d’ailleurs politiques ou culturelles ».
En 1985, Campus franchit une étape en réservant 6 heures de programmation quotidienne à l’information universitaire et en proposant des stages aux étudiants en journalisme. C’est aussi cette même année que Campus franchit un pas en se tournant modestement vers la diffusion de publicité commerciale dans un souci de survie et non dans un but lucratif. Et cela, de commun accord avec l’Université déjà en proie à des difficultés budgétaires.
Il est a noté aussi que si les programmes et la philosophie générale de radio Campus est proche de celle de l’ALO (Association pour la Libération des Ondes) dans son refus d’avoir une démarche commerciale et de garder un fonctionnement associatif, elle n’en a jamais fait partie, affirmant ainsi sa volonté d’indépendance en toute circonstance.
Si pour d’autres radios cette ‘non-affiliation’ a pu être un handicap pour être reconnue, cela n’a jamais été le cas pour Radio Campus. Grâce à ses liens avec l’université, à son projet et à la qualité de ses émissions, il n’a jamais été question que Radio Campus ne soit pas présente dans un plan de fréquences, et de fait, elle a été reconnue le 25 décembre 1985 par l’exécutif de la Communauté française.
Au niveau des programmes, depuis sa création, Radio Campus privilégie le contenu en proposant ce qu’on appelle une « grille mosaïque » dont la diversité culturelle et musicale constitue la colonne vertébrale, elle a toujours aussi revendiqué son caractère formateur puisque de nombreux animateurs, et surtout journalistes, de la RTBF parmi les plus connus y ont fait leurs premières armes.
– les grilles mosaïques sont un mélange d’émissions toutes différentes variant de jours en jours et d’heures en heures, c’est l’inverse d’une grille linéaire qui propose tous les jours un même programme tout au long de la semaine. Chez Campus, chaque producteur conçoit sa programmation et y fait partager ses coups de cœur, ainsi que des informations sur les artistes diffusés.
Il serait trop long ici d’évoquer toute l’histoire de radio Campus, qui a été faite comme beaucoup d’autres radios, de brouillages, de saisies, de normes techniques variables, de plan de fréquences, avortés ou pas, en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Lors du premier plan de fréquences de 1987/1988 Radio campus obtient la fréquence 107.2 Mhz , qu’elle gardera jusqu’en 2008, où elle passera sur 92.1 Mhz qui, ironie de l’histoire, est opérée depuis l’un des sites gérés par Radio Contact dans la capitale (La Blue Tower avenue Louise), c’est toujours cette fréquence qu’occupe aujourd’hui (en 2020) Radio Campus.,
Les sons : une publicité diffusée sur Radio Campus en 1985.
l’annonce du changement de fréquence en 1985, au moment où la bande 104- 108 mhz s’ouvrait aux radios libres
tarifs publicitaire de la régie world production qui avait en portefeuille Radio campus – en 1983 –
En bonus :La reproduction écrite du texte lu sur les ondes en mai 1968
UN article sur la première reconnaissance
nce de Radio Campus