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Fréquence 1 (Bruxelles)

 In Histoires

Fréquence 1 est l’exemple type de la radio privée bruxelloise, du milieu des années 80, qui apportait un ton jeune et frais sur la bande FM.

Elle reflétait l’esprit d’initiative de jeunes animateurs et entrepreneurs animés par la passion de la musique. Elle est née en 1983 après la tentative avortée de fusion de Sud Inter (voir notre article) et de Radio Kiss qui, plutôt que de se brouiller mutuellement (elles utilisaient la même fréquence : le 100 Mhz), avaient eu l’idée de fusionner sous le nom de Radio Kiss. Mais entre désir et réalité, ça ne se passe pas toujours comme on le pense…

Cette fusion ne dura qu’un temps, la rivalité des deux stations et les perspectives étaient trop différentes. Ce qui entraîna dans un deuxième temps une scission et le départ de quelques animateurs de Kiss comme Jean Lou Bertin et Philippe Demuyser …

L’équipe des dissidents s’installa dans un tout petit local situé à l’altitude 100. Il ne restait plus qu’à trouver un nom. C’est au cours d’une réunion avec toute l’équipe que le choix est fait: le « 1 » est souhaité en référence à Europe 1 et le mot « fréquence » colle bien à la FM, ce sera donc Fréquence 1 . La jeune station reprend ses émissions sur le 100 Mhz. Nous sommes à la fin de l’année 1983.  Le slogan de la nouvelle radio est «La FM se décapsule ». Pour parvenir à se faire une place sur une bande FM archi-saturée il faut un site d’émission à la hauteur des ambitions, ce sera le toit des galeries Rivoli à Uccle.

Fréquence 1 grâce aux prouesses technique de son patron installe un pylône gigantesque muni d’un sapin d’antennes « Yagi » assurant une diffusion du signal plus loin que nécessaire et autorisé. Chaque vendredi soir, dès 18h jusqu’au dimanche soir compris, l’émetteur double sa puissance au point d’avoir des auditeurs en Flandre, et même au Grand-Duché du Luxembourg et en Hollande.

La technique n’est pas tout :il faut aussi avoir des animateurs à la hauteur. Et on peut dire à ce sujet que Fréquence 1 a su réunir une équipe talentueuse qui aujourd’hui encore est connue dans le monde des médias. On y trouve Jean-Lou Bertin, Pierre Walkiers , Philippe Deraymaker, Frédéric Herbays, Philippe Demuyser… Le week end est mis entre les mains d’Yves Duchemin, Daniel Sax (régisseur) rejoint peu après par Xavier Houters. La direction d’antenne est confiée à Erik Silance.

Un autre point important pour se faire une place au soleil c’est l’information. La radio s’associe à l’éditeur de La Libre Belgique, la Dernière Heure et de la version Belge de Paris Match (IPM). Olivier Maroy est nommé directeur de l’information. les journalistes travaillent depuis les bureaux de la DH, relevant aux premières heures du matin les télex de l’agence Belga, rédigeant ensuite leurs infos, pour les diffuser sur antenne par téléphone.

Tout cela fait assez vite de Fréquence 1 une des stations les plus écoutées de la capitale avec un ton frais et séduisant que l’on peut dénommer

« contemporary hit radio ».

A l’été 1984 la bande 104-108 Mhz est ouverte et Fréquence 1 se précipite sur cette partie de la bande FM où les perturbations sont encore quasi inexistantes et où elle ne risque pas d’être muselée par les dérangements de la multitude de radios émettant entre 100 et 104.0 Mhz. La station s’installe sur 106,75 et puis sur 106,3 MHz. Cette politique est difficilement comprise par l’équipe qui est bouleversée par ces changements, allant même jusqu’à s’insurger, persuadé que personne ne les écoutera sur cette partie si haute et encore très peu fréquentée de la bande FM.

Pendant ce temps Bruno Bonaert, le fondateur de la station, doit toujours faire face à des défis financiers pour payer tout ce petit monde, ce qu’il fait, mais avec de plus en plus en retard. Les problèmes de trésoreries ne l’aident pas à garder son personnel, souvent courtisé par des stations concurrentes. Erik Silance est retourné chez SiS, Jean Lou Bertin et et Fréderic Herbays cherchant de nouveaux défis sont engagés par Radio Contact. Après de nombreux départs, c’est Xavier Houters et Jean Paul Pessemier qui sont chargés de s’occuper de la grille et de faire tourner la boite. Un rapprochement avec une station flamande est envisagé – elle vient de s’installer dans les locaux juste à côté – La survie des 2 entités est menacée au point d’unir les moyens.

Fréquence1 a un esprit d’équipe, une cohésion de groupe et un acharnement à rester dans la compétition. La régie fait des prouesses pour vendre et défendre la radio…

Nous sommes en 1987, la Communauté française sort son premier plan de fréquence. Le nombre de candidats est beaucoup trop important par rapport aux fréquences disponibles. Pour caser un maximum de radios sur la bande FM, les autorités applique un principe qui a montré toute son injustice et son inefficacité : le partage de fréquence entre des radios qui, au mieux, avaient certains points en commun.

Cette mauvaise idée est d’actualité pour Fréquence 1 qui se voit mise en partage avec Fréquence Elle (une radio faite par et pour les femmes) sur la fréquence 104.3 Mhz. Les deux radios doivent se répartir le temps d’antenne mais ne s’entendent pas. Les financiers de chaque groupe, souhaitent rentabiliser au mieux les deux radios, ce qui laisse peu de place à un ensemble cohérent de radio. Les départs, dont celui de Jean-Paul Pessemier, se succèdent dans les deux radios. Bruno Bonaert, se sachant très malade, baisse les bras.

La fin de Fréquence1 s’écrira comme un mélodrame avec des dégâts collatéraux importants sur le plan financier et des frustrations immenses sur le plan humain. Fréquence 1 et Fréquence Elle sont à l’agonie et ne peuvent résister bien longtemps à un rachat par Télé 6 (la station fondée par des anciens de SiS et autorisée sur 100 Mhz). Télé 6 qui a des liens familiaux avec la directrice de Fréquence Elle, rachète les 2 radios et change par la même occasion de nom.

Dorénavant Télé 6 s’appellera Top Fm Nord et Fréquence Elle/Fréquence 1 portera le nom de Top Fm Sud, un beau coup stratégique qui permettra à la nouvelle radio de bénéficier, au grand dam de ses concurrents, de deux fréquences à Bruxelles.

Fréquence 1 a été un véritable laboratoire expérimental où de nombreuses personnalités se sont affirmées et où la passion de la radio s’est révélée être le catalyseur principal. Une expérience unique pour tous ceux qui y sont passés. Un dernier mot encore sur l’homme de l’ombre qu’était Bruno Bonaert qui a toujours su s’entourer, mais qui a surtout su transmettre sa passion pour la radio.

Un extrait des débuts de Fréquence 1 sur 106.75 Mhz

 

 

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