BFM
BFM Belgique : L’ascension et la chute d’une radio ambitieuse
BFM, une histoire belge marquée par la controverse
Arrivée à Bruxelles en 1995, BFM, la franchise belge de la célèbre radio d’information française, a rapidement conquis une place de choix sur le marché radiophonique. Sous l’impulsion de Francis Lemaire, fondateur de Radio Contact, la station a su tirer parti d’une fréquence existante et d’un savoir-faire reconnu pour proposer une offre d’information sérieuse et crédible.
La franchise de la radio française d’information a été prise dans notre pays par Francis Lemaire. Le fondateur de Radio Contact possédait une autorisation d’émettre à Bruxelles via l’association de développement des mass médias (ADMM) détentrice d’une licence pour Radio 104 une des plus anciennes radios bruxelloises qui après avoir été reconnue en 1987, était passée dans le giron de Radio Contact.
Depuis l’autorisation de 1987 divers programmes avaient été diffusés sur la fréquence détenue par l’Asbl : NRJ et Contact Plus (qui était une première tentative de radio de petites annonces et d’informations)
La diffusion de BFM avait plusieurs avantages : Elle poursuivait l’utilisation de la fréquence, elle offrait un véritable programme sérieux et crédible, et elle ne faisait pas d’ombre aux autres radios de la galaxie Contact. Si à ses débuts BFM était une reprise par satellite du programme français, par la suite une véritable rédaction fût mise en place avec des programmes belges.
Une croissance rapide et des ambitions démesurées
Fort de son succès initial, BFM a rapidement étendu son réseau en Belgique, multipliant les fréquences et développant une programmation locale. Cette croissance rapide a été rendue possible grâce à une stratégie agressive et à une capacité à saisir les opportunités du marché.
Cependant, cette ambition démesurée a fini par se retourner contre BFM. En 2008, alors que la radio postulait pour l’obtention d’un réseau urbain, une polémique éclata autour d’une convention secrète liant BFM au groupe RTL. Cette révélation a conduit le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) à rejeter la candidature de BFM, estimant qu’elle contrevenait aux règles de la concurrence et de la concentration des médias.
Une fin brutale
Le couperet est tombé en août 2008 : BFM a été contrainte de cesser ses émissions et de licencier ses employés. Cette décision a marqué la fin d’une aventure radiophonique prometteuse, mais aussi le début d’une longue bataille juridique.
Les raisons d’un échec
Les raisons de l’échec de BFM sont multiples :
- Une stratégie trop agressive: La volonté de BFM de s’imposer rapidement sur le marché a conduit à des prises de risques excessifs.
- Une gouvernance opaque: La révélation de la convention secrète a ébranlé la confiance des autorités de régulation.
- Un contexte réglementaire contraignant: Le secteur des médias est soumis à des règles strictes en matière de concurrence et de concentration.
Un héritage controversé
L’histoire de BFM est un rappel des enjeux complexes de la régulation des médias. Elle montre également que même les plus grandes ambitions peuvent échouer si elles ne sont pas accompagnées d’une gouvernance transparente et d’un respect des règles.
La fin de BFM le 14 août 2008
Note: Dans sa dernière émission l’équipe de BFM a fait preuve de fair-play en donnant la parole sur son antenne au responsable de la Radio Catholique Francophone qui allait dorénavant occuper sa fréquence bruxelloise.
Bonus: Communiqué de presse de BFM publié sur le site d’info Média Tuner.be le 07 aout 2008.
Après avoir été écartée du Plan fréquence élaborée par le CSA en juin dernier (suite à une manoeuvre déloyale d´un probable concurrent évincé), BFM doit à présent fermer tous ses émetteurs en Communauté française. Ainsi en ont décidé le Conseil Supérieur de l´Audiovisuel et l´IBPT chargé de faire la police sur la bande FM. Selon leur interprétation de la loi, BFM doit cesser d´émettre pour laisser la place aux opérateurs ayant obtenu leur autorisation lors du premier appel d´offre. Cette interprétation n´est pas partagée par BFM ! Nous estimons que le décret de la Communauté française qui réglemente l´attribution des fréquences FM permet à un opérateur qui n´a pas obtenu de reconnaissance et qui est candidat à un nouvel appel d´offre, de continuer à émettre pendant la durée de la procédure. En effet, officiellement, les deux appels d’offres «forment un tout indissociable » !!
Il nous apparaît donc évident que la décision du CSA et les interventions de l´IBPT sont non seulement illégales, mais aussi injustifiées, car porteuses des germes de distorsion de concurrence.
Cette mise hors service sous la contrainte n´exprime donc ni acquiescement à l´injonction de fermeture, ni reconnaissance de son bienfondé. BFM se réserve d´ailleurs la possibilité de la contester par toutes voies de droit. BFM subit en effet un préjudice grave dont la radio entend demander ultérieurement réparation.
C´est donc contraints et forcés mais certainement pas résignés, que nous couperons TOUS nos émetteurs dès le 15 août prochain. Il va de soi que nous entendons respecter les droits des radios qui ont obtenu des fréquences dans le cadre du premier appel d´offre bouclée en juin dernier, mais nous dénonçons le flou juridique existant concernant le sort des candidats au deuxième appel d´offre, ainsi que l´absence d´explications claires de la part de la Communauté française et du CSA sur leur interprétation des textes légaux.
Les conséquences sont évidentes elles aussi. Pour l´entreprise tout d´abord. BFM se voit contrainte de procéder au licenciement de toute son équipe rédactionnelle et technique. Il est, en effet, impossible de maintenir l´emploi sans la moindre rentrée financière. Pour nos partenaires ensuite. Pour l´auditeur, enfin. Le voici privé du seul média radio 100% info de la bande FM. Aussi inacceptable et injuste soit elle,la situation ne nous empêche cependant pas d´avoir confiance pour l´avenir. Notre radio et son concept éditorial garantissent au paysage radiophonique communautaire la qualité et la diversité que recherchent la Communauté française et le CSA au travers de l´appel d´offre en cours pour l´attribution du dernier réseau de fréquences disponible. Nous ne doutons pas un instant que BFM obtiendra son droit d´exister et de diffuser une info que nos auditeurs disent intelligente sur base de son dossier de candidature. Celui-ci prévoit une production éditoriale locale de 80% des programmes, 7 jours sur 7.